Ce domaine est traité par une partie de l’enseignement grammatical, qui porte le curieux nom de “conjugaison”.

Pour presque tous les élèves, ce mot signifie d’abord récitation de formes verbales, rangées dans un certain ordre, à l’intérieur d’autres ensembles appelés “temps” et “modes ”, dont les élèves ne savent guère à quoi ils correspondent, et dont a peine à voir le lien éventuel avec les nécessités de la communication orale et écrite. Le choix même de ce mot induit cette direction de travail : conjugaison étymologiquement signifie “réunion” c’est-à-dire, regroupement de formes verbales à mémoriser sous cette forme regroupée.

Or, les formes verbales ne s’utilisent jamais sous cette forme regroupée ; c’est toujours de manière isolée qu’on les rencontre en lecture ou qu’on a à les produire en écriture. Et, précisément, on sait que la mémorisation ne rend disponible ce qui a été mémorisé, que sous la forme où cela a été mémorisé, et l’on peut dès lors aisément comprendre que cette récitation ne puisse donner d’autre pouvoir que celui de réciter le paradigme, sans avoir pour autant d’impact sur l’utilisation de chaque forme verbale.

De plus, à côté de cet aspect “récitation”, se trouve un autre chapitre de grammaire, intitulé “l’emploi des temps et des modes”, souvent associé au premier dans la même leçon — exemple : 1) les formes du passé simple ; 2) l’emploi du passé simple) — sans que les élèves ne voient, la plupart du temps le lien entre ces deux moments.

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